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Les secrets d’une co-parentalité réussie



Le divorce et la séparation des parents impactent profondément le bien-être de l’enfant et peuvent affecter de façon durable sa confiance en soi, son état psychologique ainsi que sa capacité à nouer ses relations futures qu’elles soient amicales ou amoureuses. La recherche montre cependant que certains enfants se montrent beaucoup plus résilients que d’autres et arrivent à rebondir de façon impressionnante après cette épreuve.


Toutes les études restent unanimes : ce qui permet à l’enfant de développer sa résilience et de prendre du recul, c’est la relation et la communication que les deux parents arrivent à construire entre eux après la rupture. Ainsi, les tests sur la salive permettant de mesurer l’hormone du stress et le temps de retour à la normal (capacité de résilience) chez les enfants de parents divorcés et non divorcés ont démontré que le niveau de stress est inférieur chez les enfants de parents divorcés mais restant en bons termes en comparaison avec les enfants dont les parents vivent un conflit permanent, qu’ils soient divorcés ou non. Leur capacité de résilience était également supérieure.


Dans cet article je vous propose 14 idées dont vous pouvez vous inspirer pour aider vos enfants et vous-mêmes à traverser cette rude épreuve dans les meilleures conditions.


1) Soyez prêts aux crises émotionnelles de votre enfant

Le monde entier s’écroule autour de l’enfant quand il apprend la séparation de ses parents. Certains enfants l’attendaient, d’autres n’ont rien vu venir. Quel que soit le contexte, il s’agit d’une expérience traumatisante pour l’enfant. Il est donc normal et naturel que l’enfant y réagisse, qu’il évacue son stress, se libère de ses émotions. Soutenez votre enfant, ne réagissez pas et ne surréagissez pas à ses crises. Rappelez-vous qu’il s’agit d’une expression d’un mal-être chez l’enfant. Soutenez-le du mieux que vous pouvez, mettez l’accent sur la relation et non sur le comportement. Ce n’est pas le meilleur moment pour « éduquer ».


2) Redéfinissez vos nouveaux rôles

Redéfinissez de façon claire et transparente vos nouveaux rôles. Passer d’un status d’époux et de parents à celui de co-parents demande une grande organisation, beaucoup d’énergie et de lâcher-prise. Soyez clairs et détaillés sur les nouvelles responsabilités de chacun.


3) Construisez une base éducative commune

Construisez si possible une base éducative commune qui rassurera l’enfant et lui servira de repère. Quel que soit le modèle de fonctionnement que vous et l’autre parent choisirez, mettez toujours les intérêts de votre enfant au centre et passez-les avant vos conflits, rancunes, etc.


4) Comportez-vous comme dans une relation d’affaire

Si la relation reste difficile et que la co-parentalité reste un défi pour les deux parents, considérez ce nouveau type de relation comme un contrat d’affaire. Vous êtes des partenaires partageant le même intérêt commun : le bonheur de vos enfants. Comme dans toute relation d’affaire, poser un cadre clair et transparent permet d’éviter de nombreux écueils.


5) Apprenez à communiquer différemment

Adoptez un style de communication direct, impersonnel et courtois. Dans vos échanges (conversations, sms, emails etc), parlez avec respect et courtoisie. Pour que votre échange ne vire au conflit et ne génère des émotions inutiles, évitez les sujets autres que ceux qui concernent l’enfant.


6) Soyez respectueux de l’autre

Soyez respectueux de l’autre parent et de sa nouvelle vie. Evitez de critiquer votre ex en présence de l’enfant. N’oubliez pas que l’enfant s’identifie à ses parents et qu’en entendant des critiques ou des insultes sur l’autre parent, l’enfant en prend la moitié à son compte.


7) Préservez votre enfant de vos états émotionnels

Evitez de jouer la victime et de vous plaindre en présence de votre enfant. Confiez-vous à un ami, un parent ou un psy, mais laissez votre enfant en dehors de cela. Il ne pourra pas vous apporter le soutien nécessaire mais les répercussions de vos plaintes peuvent être pour lui désastreuses.


8) Chérissez et valorisez la relation de l’enfant avec son autre parent

Chérissez la relation que l’enfant garde avec son autre parent. Valorisez l’autre dans son rôle. Voyez le positif et formulez-le à voix haute. (« Ton Papa t’emmène au Disney, c’est super ! », Tu as été au MacDo avec Maman, génial ! ». Manifester du respect et de la bienveillance. C’est vital pour le bien-être de l’enfant de savoir que les deux parents s’entendent toujours malgré la rupture. Vous lui montrez aussi l’exemple du pardon, de la résilience et de la bienveillance.


9) Considérez l’autre parent comme un allié

Considérez l’autre co-parent comme un allié et non comme un ennemi. Rappelez-vous que personne au monde n’aime votre enfant comme l’aiment ses deux parents et qui se soucient autant de son bien-être et de son bonheur.


10) Ne vous servez pas de l’enfant comme d’un entremetteur

Laissez à l’enfant sa place d’enfant. N’utilisez jamais l’enfant comme un entremetteur ou un messager. En cas de séparation, l’enfant peut se sentir de façon permanente déchiré entre ses deux parents. N’exacerbez pas la situation et ne contribuez pas au mal-être de l’enfant en lui demandant de transmettre des messages à son autre parent ou d’arranger certaines choses.


11) Ne cherchez pas à mettre l’enfant de votre côté

N’impliquez pas l’enfant dans votre conflit. Ne cherchez pas à le mettre de votre côté. Mettez-vous à la place de votre enfant. Si au moment du divorce, on ne vous laissait la possibilité de ne garder qu’un de vos enfants. Lequel choisiriez-vous ? Serait-ce facile (et possible) de choisir ?


12) Évitez les interactions personnelles

Si vous avez du mal à communiquer avec l’autre co-parent, si les émotions deviennent trop fortes, si la blessure est trop grande, évitez les interactions personnelles. Envoyez des emails, des sms. Mettez en place un calendrier partagé pour gérer l’emploi du temps de l’enfant et le vôtre. Profitez d’une grande variété d’applications qui existent.


13) Soyez compréhensif et bienveillant

Si vous considérez que l’autre parent n’est pas à la hauteur dans son nouveau rôle de co-parent, soyez indulgent et bienveillant. Certaines personnes ne manquent ni de la volonté et ni de l’envie d’être un bon parent, mais peuvent tout simplement manquer de ressources, d’énergie, de connaissances ou pour être le parent que vous souhaiteriez qu’elles soient (à la hauteur de vos attentes).


14) Désengagez-vous

Si rien ne fonctionne, si l’autre parent est trop envahissant ou peu coopératif, trop négatif, agressif ou inflexible, désengagez-vous. Comme dans tout conflit, la lutte des pouvoirs n’est possible qu’à deux. Parfois, la solution la plus sage est d’accepter le fait qu’on ne pourra pas changer l’autre personne. Si tel est le cas, apprenez à lâcher prise et à laisser aller. Pensez à toute l’énergie que vous laissez dans ce conflit et à tout ce que vous gagneriez en mettant fin à la bataille. Plus important encore, cette énergie pourra désormais vous servir à vous recentrer sur vos enfants.


Et, dernier point, dans la mesure du possible, ne vous préoccupez pas de la nouvelle vie de votre ex partenaire, ni de ses nouvelles relations. Reconstruisez votre vie. Faites des projets. Tournez-vous vers l’avenir. Car, après la séparation, votre seul véritable souci et votre unique priorité est de prendre soin de vous et d’offrir à votre enfant un foyer qui sera pour lui un havre de paix et d’amour. Votre présence, votre sérénité et votre disponibilité d’esprit lui serviront de piliers pour rebondir, pour se reconstruire à son tour et pour refaire confiance au monde et à la vie.



 

Diplômée en psychologie du développement, Elena Goutard accompagne les parents et les enfants en quête d’une vie de famille plus sereine. Certifiée en approche Neufeld à l’Institut Neufeld (Canada) et en approche RIE Parenting (Parentalité respectueuse, USA), elle offre des accompagnements en parentalité uniques en France. Ses techniques concrètes et pratiques tiennent compte des besoins du parent et de l’enfant et couvrent un large éventail de thématiques allant de la naissance (sommeil, alimentation du bébé, pleurs, séparation, etc) à l’adolescence (écrans, phobie scolaire, confiance en soi, troubles d’opposition, etc.).

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