Joyeux et plein de vie à la maison, votre enfant se renferme une fois à l’extérieur : il reste seul à la récré, n’ose pas dire bonjour, perd ses moyens en classe, baisse le regard devant des invités… Ces réactions vous inquiètent, vous interrogent, peut-être même que vous trouvez que votre enfant exagère un peu ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la timidité qui, comme vous allez le voir, n’a pas que des mauvais côtés.
Comment expliquer la timidité ?
La timidité est une émotion naturelle et utile qui incite l’enfant à mieux étudier son environnement avant de s’y sentir à l’aise et d’oser aller vers les autres. Si votre enfant se montre parfois timide, il se peut qu’il ait simplement besoin de plus de temps que les autres pour apprivoiser certaines situations. Sans oublier que la timidité est généralement associée à des qualités comme la prudence, la modestie ou le bon contrôle des impulsions. Un enfant timide a en effet moins de chances de se retrouver dans des situations périlleuses simplement parce qu’il est plus regardant et précautionneux.
Synonyme de manque d’audace, la timidité préoccupe cependant de nombreux parents. On s’inquiète que l’enfant manque de confiance en lui, qu’il n’arrive pas à se faire des amis ou se sente mal dans sa peau. La timidité se traduit en effet par des émotions comme l’inconfort, la gêne ou la peur dans les interactions avec les autres.
Dans des cas plus rares, la timidité peut se transformer en véritable handicap pour l’enfant l’empêchant de nouer des liens, générant de l’anxiété lors de changements et dans des endroits nouveaux. Un enfant timide peut aussi rencontrer des difficultés scolaires car il aura peur de participer en classe ou de se faire interroger, ce qui peut jouer sur ses performances scolaires et sa confiance en ses capacités.
Qu’est-ce qui cause la timidité ?
L’instinct de timidité apparaît vers 6-7 mois lorsque l’enfant commence à différencier ses figures d’attachement des personnes inconnues. Sorte d’instinct de survie, la timidité permet à l’enfant de garder un lien avec les personnes de confiance et de se méfier de celles qui pourraient lui faire du mal. C’est donc une réaction utile et même indispensable. C’est pourquoi un bébé peut pleurer dans les bras d’une voisine ou lors de ses premiers jours en crèche.
A mesure qu’il grandit, l’enfant commence à mieux différencier les situations et les endroits à risques, il a aussi plus confiance en ses capacités et sait mieux gérer son anxiété. Tous ces acquis l’aident à dépasser progressivement ses appréhensions. Certains enfants restent longtemps timides et méfiants. Cela peut être le cas des enfants introvertis, hypersensibles ou perfectionnistes qui ont peur de déplaire ou de ne pas être à la hauteur.
Quand la timidité prend des formes trop importantes – l’enfant perd l’appétit ou le sommeil, souffre de maux de ventre ou de vomissements – on parle alors de timidité maladive ou d’anxiété sociale. Il est important dans ce cas de prendre le mal de l’enfant au sérieux et de chercher de l’aide auprès d’un professionnel.
3 mauvais réflexes à éviter
Inquiets pour leur enfant, les parents peuvent avoir des réactions susceptibles d’exacerber la timidité. Il est déconseillé notamment de :
Forcer l’enfant à aller vers les autres. Il est important de laisser à l’enfant le temps d’appréhender les situations difficiles à son rythme. Si votre enfant refuse de jouer avec les autres enfants dans une aire de jeu, laissez-lui le temps de prendre ses marques, encouragez-le mais ne l’obligez pas de se joindre à un groupe tant qu’il ne se sentira pas prêt.
L’humilier ou le blâmer pour sa timidité, au risque de fragiliser encore plus l’estime de soi de l’enfant. Mettez plutôt en avant ses qualités et valorisez chaque petit progrès. N’hésitez pas à lui parler des situations où il a su dépasser sa peur et faire preuve du courage.
L’exposer à des situations trop complexes pour lui. Si vous savez qu’une semaine de stage de foot, c’est trop angoissant pour votre enfant, n’insistez pas. Laissez-le choisir les activités qu’il aime et dans lesquelles il se sent à l’aise. Ces passe-temps plaisants et valorisants contribueront à lui donner une meilleure confiance en lui et atténueront sa timidité.
Quatre solutions anti-timidité
Un enfant est timide avant tout parce qu’il a peur de ne pas être à la hauteur dans une situation, il peut craindre le regard des autres ou manquer de confiance en sa capacité à s’en sortir. Voici 4 solutions pour accompagner votre enfant :
La timidité n’est pas une maladie
Pour aider votre enfant à mieux vivre avec son tempérament timide - il pourrait garder ce trait de caractère toute sa vie – essayez de dédramatiser. Rappelez-vous que la timidité diminue naturellement avec l’âge, et un enfant timide et réservé à l’âge de 3-4 ans peut devenir sociable et extraverti à l’adolescence. Évitez également d’appeler votre enfant « le timide » ou « le peureux », surtout en présence d’autres personnes. Rassurez-le en lui disant que c’est naturel de craindre certaines situations et que sa timidité est là pour veiller sur lui. Si vous êtes vous-même d’un tempérament timide, n’hésitez pas à raconter à votre enfant comment vous avez réussi à vivre avec cette émotion.
Préparer l’enfant
Si votre enfant se replie sur lui chaque fois que vous sortez de chez vous, permettez-lui d’emmener avec lui des objets familiers qui le rassureront : un doudou pour calmer son anxiété, un livre qu’il pourra lire s’il ne souhaite pas jouer… Si vous allez dans un endroit nouveau, préparez-le en lui décrivant en détail le programme de votre sortie. Savoir à l’avance ce qui l’attend le rassurera et évitera le stress devant l’inconnu.
Le jeu comme remède anti-anxiété
Le jeu est le moyen idéal pour permettre à l’enfant d’exprimer ses inquiétudes et l’entraîner à se sentir plus à l’aise dans des situations qui sont pour lui sources de stress. Prenez ses peluches, poupées et voitures préférés et rejouez ensemble une scène de la récré. Il a peur d’aller à un anniversaire ? Faites un jeu de rôles pour le préparer en lui apprenant quelques phrases qui pourraient lui être utiles dans les interactions avec ses petits camarades. Si votre enfant est craintif en présence d’autres enfants, pensez à inviter régulièrement du monde à la maison pour lui permettre de se socialiser sur un terrain connu.
Redonner confiance
Comme toute autre forme d’anxiété, la timidité est avant tout une affaire de confiance en soi. Discutez régulièrement avec votre enfant pour l’aider à exprimer ses angoisses et comprendre la cause de sa timidité. Aidez-le à relativiser en montrant les progrès qu’il a accomplis jusque-là. Vous pouvez par exemple lui parler de son petit copain chez qui il n’osait pas aller quand il était petit, alors qu’aujourd’hui, il s’y sent parfaitement à l’aise. Ces échanges l’aideront à prendre conscience que la plupart des peurs sont passagères, qu’il en a déjà surmonté plusieurs et qu’il est donc capable d’en vaincre d’autres. Veillez à ce que votre discussion se fasse dans un moment où votre enfant est calme et réceptif, c’est-à-dire en dehors de toute situation stressante.
La manière dont vous abordez sa timidité peut aussi jouer un rôle dans les ressentis de votre enfant. Voici 4 choses que vous pouvez dire à votre enfant pour le rassurer et l’aider se sentir moins différent :
Tu n'oses pas POUR L’INSTANT, rassure-toi, ça va venir !
Tu ressens exactement ce que tu dois ressentir dans cette situation.
Tout le monde est timide de temps en temps.
La timidité est là pour te protéger.
Par Elena Goutard, coach parental
Vous vous sentez concerné(e) par cette problématique ? Contactez-moi pour en parler et envisager ensemble des solutions.
Qui suis-je ?
Coach parentale diplômée en psychologie du développement de l’enfant et de l'adolescent et maman de 4 enfants, je serai ravie de vous apporter un nouvel éclairage sur le comportement de vos enfants et de vous accompagner dans la résolution de vos problématiques familiales.
Je publie régulièrement des articles sur le développement de l’enfant et de l’adolescent et contribue à la rubrique Parentalité des magazines Parole de Mamans, Aufeminin et Passeport Santé.
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