top of page

Apaiser les conflits dans les fratries

Dernière mise à jour : 1 juin 2021


Les conflits dans les fratries sont fréquents, et dans une certaine mesure, ils sont tout à fait naturels et même positifs. Une certaine rivalité est inévitable, principalement parce qu’il n’est jamais simple de vivre sous le même toit avec quelqu’un. C’est encore plus vrai pour les enfants qui sont trop immatures pour comprendre pleinement certaines situations, pour savoir se mettre à la place de l’autre et pour être aptes à résoudre les conflits de manière civilisée.


Bien que le fait d’avoir des frères et sœurs permette à l’enfant de partager les joies de l’enfance, les jeux, les rires et les bêtises, grandir dans une fratrie signifie aussi partager constamment l’attention et l’affection des parents, se comparer à l’autre, être confronté aux sentiments de frustration et d’injustice. Et en même temps, la vie dans la fratrie est source d’apprentissages infinis. A l’image des lionceaux qui apprennent à chasser, à se battre et à survivre grâce aux jeux avec les autres petits, grandir dans une fratrie permet à l’enfant de développer et de mettre en pratique de nombreuses compétences émotionnelles et relationnelles dans un cadre familier et réconfortant que représente pour lui sa famille.


Afin que chaque enfant puisse trouver sa place dans la fratrie et retirer le maximum des situations d’adversité, les parents devront adopter une attitude bienveillante et compréhensive pour pouvoir guider les enfants vers des résolutions de problèmes de manière collaborative, constructive et respectueuse. Selon certaines études, les enfants passent environ 35 % de leur temps avec leurs frères et sœurs, c’est plus qu’avec leurs parents ou même avec leurs amis. Les interactions et les relations dans les fratries jouent ainsi un rôle important dans le développement de la personnalité de l’enfant, sa confiance en soi et son bien-être.


Alors, plus concrètement, que pouvez-vous faire en tant que parents pour favoriser la bonne entente entre vos enfants ? Ennemis ou amis pour la vie ? Je vous propose 5 clés pour apaiser les relations et renforcer la complicité entre les enfants.   


Afin de retirer le maximum de ces techniques, appliquez-les une à une, en commençant par la plus simple pour vous. Je vous suggère de vous focaliser sur 1 résolution par semaine, en alimentant et en complétant la suivante avec les résultats de la précédente. Ainsi, au bout de 5 semaines, vous aurez intégré ces 5 principes durablement et avec succès.


1. Observez et ajustez votre propre attitude

Pour apprendre à gérer leurs émotions et à résoudre efficacement les situations conflictuelles, les enfants ont besoin de nous. Par le processus de co-régulation émotionnelle, nos réactions auront un impact direct sur l’état émotionnel de l’enfant. L’inverse est possible aussi. Les émotions négatives de nos enfants en dispute peuvent nous emporter avec elles en nous faisant perdre notre contrôle de soi et nos capacités de raisonnement. Il est important d’être conscient de ce phénomène quand on intervient dans un conflit entre les enfants.


Mes conseils :


- Observez votre propre façon de communiquer. Avec vos enfants mais aussi avec votre conjoint. Communiquez-vous de façon polie, respectueuse, bienveillante ? Comment réagissez-vous dans les moments de crise ? Comment communiquez-vous votre point de vue à la personne en face ? Savez-vous contrôler vos émotions ? Rappelez-vous que les enfants apprennent plus de ce qu’ils voient (votre exemple) que de ce qu’ils entendent (vos leçons de morale ou vos consignes).


- Dans le feu de l’action, lorsque vous vous sentez perdre patience, il est préférable de se retirer 2 minutes pour retrouver votre calme avant d’intervenir. Si l’ambiance vire à la bagarre, séparez les enfants et éloignez-les l’un de l’autre, puis isolez-vous. Ne revenez que lorsque vous vous sentez en mesure de résoudre le conflit de manière adulte et responsable.


- Restez neutre et évitez de faire le justicier. Notre intuition peut parfois nous jouer de mauvais tours. En effet, notre instinct nous poussera à protéger et à prendre le parti de l’enfant qui pleure, de l’enfant plus jeune, plus faible physiquement, ou encore de celui avec qui nous avons une meilleure relation. En réalité, nous ne connaissons que rarement la vraie cause du conflit. Ainsi, afin d’éviter d’alimenter l’animosité entre les enfants par votre propre réaction, séparez les enfants et écoutez-les chacun à son tour en commençant par celui qui semble souffrir le plus de la situation. Quand les enfants sont calmés, cherchez des solutions ensemble pour éviter ce genre de dispute à l’avenir.


2. Consolidez la relation avec chacun des enfants


L’amour parental est LA raison principale des conflits. Ainsi, pour favoriser la bonne entente entre vos enfants, renforcez la relation avec chacun des enfants. Multipliez les moments de connexion. Accordez à chacun des moments où il se sent entendu, compris, aimé. Caressez la tête du cadet pendant que vous faites les devoirs avec l’ainé, parlez avec votre ado pendant que vous donnez le repas au plus jeune. Faites un bisou inattendu en croisant votre enfant dans l’escalier, souriez-lui en croisant son regard. Soyez créatif. Votre but est de montrer à chacun qu’il compte pour vous et qu’il a sa propre place privilégiée dans votre cœur. Plus votre relation avec vos enfants sera bonne, mieux ils s’entendront entre eux.


3. Instillez du positif dans les interactions entre les enfants


Créez des opportunités qui permettront aux enfants de se rapprocher et de pleinement apprécier la compagnie de l’autre. Si vos enfants ont un grand écart d’âge, proposez à l’ainé de prendre soin du petit, impliquez-le dans les soins, les repas et le bain. On sous-estime souvent les capacités et la bonne volonté des grands à l’égard de leurs cadets. Quel que soit l’âge et le nombre d’enfants, trouvez des moments de partage et de plaisir ensemble. Des repas en famille, des soirées télé, des jeux de sociétés où les enfants affrontent les parents, des batailles de polochons, des parties de cache-cache où les petits cherchent les parents ou vice versa. Ou encore, des sorties en famille ou des jeux à l’extérieur pendant lesquels les grands prendront autant de plaisir que les petits.


4. Briefez les enfants


Les enfants manquent de maturité et donc de capacités dans la résolution des conflits. De nombreux adultes ne savent pas bien gérer les situations conflictuelles, que peut-on exiger d’un enfant ?  Au lieu de vous énerver et de dire ce qu’il ne faut pas faire, soyez factuel, neutre, dites et montrez avec clarté et précision comment il faut faire, parler et interagir avec l’autre de façon respectueuse. Ainsi, au lieu de crier : « Rends-lui ce jouet ». Dites : « C’est le jouet de ton frère. Demande-lui si tu peux l’emprunter pour quelques minutes ». Armez-vous de patience. Grâce à votre accompagnement patient et bienveillant, les enfants apprendront à se respecter et à communiquer, ce qui les aidera non seulement dans les relations en famille mais aussi à l’extérieur du cocon familial : à l’école ou entre amis.


5. Établissez la routine et ajustez l’environnement familial


Dans les familles où l’ordre (partage des jouets, des tâches, des responsabilités) est bien établi, il y a moins de disputes. Les enfants ont un sens de la justice extrêmement aigu. Ils sont ainsi plus enclins à coopérer et à accepter les réalités de la vie quand les règles sont claires et respectées par tous. La famille est une mini-communauté, et comme dans toutes les communautés, le règlement est indispensable. Établissement d’abord pour vous-même et votre conjoint, puis communiquez-le aux enfants (s’ils sont déjà grands, vous pouvez les impliquer dans la mise en place de nouvelles règles).


Exemple d’éléments à prendre en compte :


- Les responsabilités de chacun dans les espaces de vie communs (rangement, aspirateur).

- Le partage des jouets (Dans quel cadre et sous quelles conditions le partage de jouets doit-il se faire ? Pour combien de temps ? Comment doit-on formuler la demande lorsqu’on veut emprunter un jouet ?)

Établissez aussi les règles autour du partage des jouets, des livres, des magazines communs. Priorité au plus jeune ou au premier servi ? Ce sera à vous de décider. Mais les deux parents doivent avoir le règlement clair dans leur tête pour que les enfants le suivent et s’y conforment.

- Une communication respectueuse. Expliquez bien vos attentes quant à la façon de communiquer en famille. Montrez l’exemple en parlant respectueusement avec votre partenaire et les enfants. En ce qui concerne la communication des enfants entre eux, expliquez, réexpliquez, réexpliquez encore et encore.  Soyez constant, bienveillant et patient.

- Créez un cocon pour chaque enfant. Permettez à chaque enfant d’avoir son propre espace, une sorte de zone rouge où lui seul aura accès. Il peut s’agir de sa propre chambre ou d’un espace séparé dans la chambre commune si les enfants partagent la même chambre. Cet endroit est essentiel pour permettre à l’enfant de se réfugier au moment de crises, après une grosse journée, lorsque le bruit dans la maison le fatigue ou simplement pour pouvoir jouer seul en toute tranquillité. C’est également là que vous demanderez à l’enfant d’aller si vous souhaitez séparer les enfants lors d’une dispute.


C’est un travail de longue haleine, qui demande beaucoup de patience et de constance de la part des parents, mais les efforts en valent largement la peine. Les enfants qui grandissent dans un cadre clair ont non seulement moins de conflits, mais ils se sentent aussi plus sécurisés et apaisés et s’adaptent plus facilement à la vie en collectivité où les règles sont non négociables et les partages inévitables.


Par Elena Goutard, Coach parental


Info et prise de RDV au 06.06.53.53.62.

 

Coach parental, diplômée en psychologie du développement de l’enfant et maman de 4 garçons, Elena Goutard accompagne les familles dans son cabinet et à distance.


Elle aide les parents qui rencontrent des dysfonctionnements dans leur vie familiale, mais également ceux qui aspirent à une vie de famille plus sereine et souhaitent éduquer leurs enfants avec respect et bienveillance.


Elle publie régulièrement des articles sur la parentalité, l’éducation, le développement de l’enfant et de l’adolescent, les émotions et la discipline, les défis de la parentalité à l'ère digitale, le burn-out parental et la surcharge mentale des parents.

0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page