Tous les enfants indépendamment de leur âge sont parfois difficiles. Eh oui, ils veulent souvent ce qu’ils ne peuvent pas obtenir, refusent de faire ce que nous leur demandons, au lieu de nous écouter, ils nous coupent la parole. Ils peuvent nous parler mal, bouder, nous ignorer, nous traiter de pires parents au monde, menacer de partir…. la liste est longue. Dans une certaine mesure, tous ces comportements sont normaux. La plupart d’entre eux sont simplement le résultat de l’immaturité de l’enfant qui a du mal à patienter, à tempérer ses envies, à renoncer à un jouet ou à une friandise, à sacrifier une activité plaisante (un jeu) pour une autre, moins agréable (repas, sommeil ou devoirs). Pour jongler avec ces défis au quotidien, il faudra aux parents une bonne dose de patience, de perspicacité (je sais pourquoi mon enfant agit ainsi), de confiance en soi (je peux y arriver !) et d’humour (le jeu et l’humour, ça marche toujours !). Mais il arrive parfois que, même après avoir tout essayé, le comportement de notre enfant ne s’améliore pas. Et les crises à répétition vont jusqu’à abimer notre relation avec lui et à détériorer l’ambiance à la maison de manière générale. Pour pouvoir remédier au problème, il faut tenter d’identifier sa source. Je vous propose quelques pistes de solution. 1. Cultiver la relation Les conflits et les difficultés quotidiennes ont pris le dessus dans vos échanges au quotidien ? Un cercle vicieux s’est installé entre vous et votre enfant et aucun de vous ne prend plus de plaisir à être en présence de l’autre ? Le problème est qu’aucune éducation n’est possible sans une bonne relation ! Tout comme dans notre vie adulte, nous sommes plus conciliants avec les gens que nous aimons, avec ceux qui nous respectent, qui sont à l’écoute, qui prennent en compte nos sentiments, qui nous font tout simplement nous sentir bien. Dans la relation parent-enfant, c’est la même chose. Si vous voulez que votre enfant coopère, soit honnête, vous écoute, veuille vous faire plaisir, renforcez votre relation avec lui, et ce quel que soit son âge ! Astuce : Créez un tableau +/- de vos interactions avec votre enfant. Notez dans + tous les échanges positifs (confidences, câlins, balades, jeux ensemble, histoires, etc). Puis notez à côté, dans la colonne -, toutes interférences provenant de vous (critiques, réprimandes, punitions, ordres, consignes (fais ceci), interdits (ne fais pas cela)). Puis comparez les deux listes. Il est possible qu’au début de cet exercice, votre liste – soit plus longue. Votre objectif : faire en sorte que la colonne – soit plus courte que la colonne +. 2. Vérifiez que les règles de vie dans votre maison sont bien établies Si l’un des parents permet le grignotage entre les repas, et que l’autre l’interdit, ou bien si un jour c’est oui pour sauter sur le canapé, et que le lendemain c’est non, l’enfant va avoir du mal à comprendre quelles sont les règles et à voir la limite claire entre ce qui est autorisé et interdit. Il sera ainsi instinctivement poussé à aller dans le sens de ses envies en négociant, en boudant ou en vous défiant. Astuce : créez une charte de règles claires. Établissez (tous ensemble en famille si vous le pouvez) un premier top 10. Commencez par les règles les plus simples ou les plus urgentes (ex. débarrasser son assiette après le repas, ranger les chaussures à l’entrée, etc). A chaque fois que la règle n’est pas respectée, rappelez-la à vos enfants aussi souvent que nécessaire, et sans vous énerver ! Soyez constant et patient. Au bout de quelques semaines, réévaluez votre charte et remplacez les règles bien apprises par de nouvelles consignes. 3. Aidez votre enfant avec les frustrations L’incapacité des enfants à faire face aux interdits, à supporter le mot Non, à accepter les frustrations, à vivre les déceptions est une autre source de comportements difficiles et de conflits entre parents et enfants. Qu’il s’agisse de réclamer une glace à l’heure du déjeuner, de devoir arrêter un dessin animé pour faire ses devoirs ou de l’impossibilité d’inviter des copains parce que la petite sœur est malade, la liste des frustrations que traverse votre enfant au cours de sa journée est longue. Si certains enfants vivent ces moments peu agréables avec calme et lucidité, d’autres explosent littéralement : jettent leurs jouets, frappent, crient, insultent… Conseil : pour calmer l’esprit agité de votre enfant, mettez-vous à son niveau, prenez-le dans vos bras ou mettez-vous à côté. Sans céder à sa demande, écoutez-le et compatissez ("Tu es déçu, chéri, je sais, c’était pareil pour moi quand j’étais petit(e)"). Votre simple présence bienveillante et quelques mots doux apaiseront l’enfant et rendront la frustration moins pénible. Deux clés pour réussir : restez calme, la colère est contagieuse mais le calme l’est aussi. Transmettez à votre enfant votre calme. 2/ Si vous pouvez, laissez l’enfant pleurer autant que nécessaire, ne cherchez ni à le divertir, ni à le menacer (arrête ça sinon... !). Vous pouvez en revanche lui proposer un câlin. S’il refuse, c’est qu’il n’est pas encore prêt, laissez-lui le temps de se calmer, certains enfants préfèrent vivre leur frustration seuls. Petit à petit, grâce à ce processus émotionnel, votre enfant apprendra à mieux supporter les différentes frustrations d’aujourd’hui mais aussi celles de demain. (Lire mon article Aider son enfant à vivre les déceptions) 4. Surveillez votre communication De quelle façon vous adressez-vous à votre enfant ? Comment formulez-vous vos demandes ? Votre voix donne-t-elle envie de dire OUI ? Arrivez-vous à garder votre calme si votre enfant ne vous obéit pas ? Comment lui répondez-vous quand il vous parle mal ? Le ton de votre voix a un pouvoir extraordinaire pour calmer votre enfant et susciter sa coopération, ou, au contraire, l’énerver davantage et provoquer sa résistance. Conseil : prenez l’habitude de vous écouter quand vous parlez. Apprenez à repérer le moment où votre ton commence à monter et essayez d’inverser la situation. Exemple, vos enfants se chamaillent. Votre première réaction purement instinctive sera de… parler encore plus fort qu’eux pour vous faire entendre. Résultat, chacun de vous parle de plus en plus fort. Votre solution : faites un effort pour parler 2 fois plus bas que d’habitude. Le ton calme de votre voix sera beaucoup plus efficace et audible. Au milieu des cris ambiants c’est sûrement votre message calme et rassurant qui captera leur attention mieux que le reste. 5. Vérifiez l’hygiène de vie de votre enfant Les grignotages, une alimentation trop sucrée ou/et salée, le manque de sommeil, l’usage excessif des écrans n’ont pas seulement un impact sur la santé physique de l’enfant mais aussi sur son état émotionnel, à savoir son humeur, son degré de patience, sa capacité à supporter le stress et la critique. Conseil : instaurez dans votre famille des routines du coucher régulières et stables, créez des règles autour de l’alimentation (grignotages, heures des repas) et réduisez l’usage des écrans. Plutôt qu’imposer simplement les règles à vos enfants, expliquez-leur clairement pourquoi c’est important. S’ils rechignent, ce n’est pas grave, votre rôle n’est pas de les rendre heureux à tous les coups mais de veiller à leur bonne santé. Parfois, une simple réduction du sucre a un impact immédiat sur les relations et l’ambiance dans la famille. (Voir mon article au sujet de l’alimentation) 6. Observez sa sensibilité Il fait des crises à chaque retour de l’école ? Elle vous en fait voir de toutes les couleurs au moment de s’habiller ? Et si la raison n’était pas la désobéissance ou l’impulsivité mais l’hypersensibilité de votre enfant ? Certains enfants sont en effet extrêmement sensibles à certains stimuli, par exemple, le bruit (même celui que vous avez du mal à percevoir), certaines matières (l’enfant ne supporte pas les étiquettes, les vêtements serrés, les matières synthétiques le grattent trop), ou encore la lumière ou certaines surfaces (par exemple, les surfaces dures comme les chaises, résultat : l’enfant bouge et s’agite en permanence). Le souci est que l’enfant parvient rarement à définir ce qui le dérange et encore moins à l’expliquer. La meilleure façon pour les parents de savoir si leur enfant est particulièrement sensible à un stimulus en particulier est de l’observer. Astuce : créez un carnet dans lequel vous noterez toutes les situations les plus difficiles. Notez la situation, l’heure où cela s’est produit, ce qui a déclenché la réaction de votre enfant. Quand vous aurez noté un certain nombre de cas, vous arriverez à voir des régularités. Exemple : un enfant sensible aux bruits rentre de l’école (stimulation auditive +++ pendant 8h), dans le salon ses petites sœurs se disputent et crient (niveau bruit +++), l’enfant s’énerve et tape ses sœurs. Vous devinez bien que gronder l’enfant et le renvoyer dans sa chambre n’est pas la meilleure solution. Ainsi, si les situations difficiles se produisent toujours au même moment de la journée (petit déjeuner, retour de l’école, bain, etc) ou dans un contexte particulier (par. ex., en sortie, chez des amis, à la récréation…), il se peut que la grande sensibilité de votre enfant l’empêche de bien réagir à certains situations (si vous souhaitez obtenir plus d'informations sur l'hypersensibilité, n’hésitez pas à me contacter). Quand vous saurez mieux de quoi il s’agit, il vous sera plus facile de l’accompagner au quotidien ou de chercher pour lui une aide adaptée. Prenez aussi le temps de discuter régulièrement avec lui sur ce qui le dérange, les situations difficiles à vivre, ses sources de colère et d’énervement. Quelle que soit la raison du comportement difficile de votre enfant, rappelez-vous qu’il y en a toujours une (ou plusieurs). Compte tenu de son immaturité, l’enfant n’est simplement pas capable de manipuler ou de faire exprès. C’est justement parce qu’il manque de capacités pour réguler ses émotions, pour savoir contrôler ses envies, pour tenir compte de l’impact de ses actes et de ses paroles sur les autres, que l’enfant a besoin de ses parents pour l’aider. Et pour pouvoir l’aider, il faudra apprendre à déchiffrer son comportement « négatif », faire un effort pour ne pas réagir aux cris par les cris, à la colère par de la colère et, enfin, tenter d’identifier les causes possibles de son comportement pour l’aider à trouver des solutions qui l'apaiseront et vous permettront de mieux vivre ensemble. Et enfin, rappelez-vous aussi que beaucoup de comportements, aussi chaotiques, bruyants et dérangeants soient-ils, sont tout à fait naturels. Un enfant reste un enfant, nous l’avons tous été un jour ! Vous vous reconnaissez dans cette problématique ? Vous souhaiteriez comprendre mieux le comportement de votre enfant et, surtout, trouvez des solutions qui conviendraient à votre famille ? N'hésitez pas à me contacter pour un premier échange gratuit.
Par Elena Goutard, Coach parental et familial
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Coach parentale et familiale et maman de 4 garçons, Elena Goutard accompagne les familles dans son cabinet et à distance.
Diplômée en psychologie du développement de l’enfant, passionnée par l'éducation et la parentalité, elle apporte aux parents des réponses sur les thématiques de la vie courante : devoirs, écrans, problèmes de relation et de discipline, conflits dans les fratries, préparation à la parentalité.
Elle propose également des solutions à des problématiques familiales plus complexes telles que : peurs et anxiété, hypersensibilité, angoisse de séparation, troubles du comportement et déficit de l’attention, séparation et recomposition familiale, élever un enfant adopté.
Elle publie régulièrement des articles sur le développement de l’enfant et de l’adolescent et contribue à la rubrique Parentalité des magazines Parole de Mamans et Aufeminin.
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