C’est une question que l’on me pose souvent : Mon bébé déteste changer sa couche. Que faire ? Je n’ai jamais été personnellement confrontée à ce problème avec mes enfants, mais je peux comprendre que ce geste du quotidien puisse exaspérer de nombreux parents. Nous pouvons être pressés, fatigués, les mouvements incontrôlables et l’irritation de l’enfant peuvent transformer la table à langer en un champ de bataille couvert de caca et arrosé de pipi. Cela peut être également dangereux quand notre bébé hurle et bouge dans tous les sens. Et, bien sûr, il est tout simplement impossible de changer un bébé qui a décidé qu’il ne voulait pas se laisser faire.
Le problème est que plus on devient nerveux et frustré, plus l’enfant le sent et nous résiste. Alors, que faire face à ce geste de routine que nous sommes pourtant obligés de répéter tous les jours, plusieurs fois par jour.
Voyez la situation avec les yeux de votre enfant
Le changement de couche est un moment de grande intimité où l’enfant est déshabillé, nettoyé, manipulé sans vraiment comprendre le pourquoi du comment. Certains enfants même tout petits sont très pudiques. D’autres sont particulièrement sensibles au toucher, au froid ou au chaud, au contact humide des lingettes ou des cotons. L’enfant ne sera pas souvent capable de dire qu’il n’aime pas qu’on lui enlève ses vêtements chauds et confortables, qu’il n’aime pas être nu, qu’il n’aime pas qu’on le regarde, qu’on le lave, etc. Il l’exprimera dans son propre langage, par les cris et les protestations.
Mes conseils : Voyez votre enfant comme une personne entière et respectez ses protestations et ses pleurs. Préparez l’enfant au changement de la couche. Demandez-lui s’il est prêt. Commentez vos gestes pendant le change : « Maintenant je vais mouiller le coton. C’est un peu frais. Oh tu n’aimes pas cela ?! je comprends. C’est bientôt terminé. » Même un enfant trop petit pour comprendre le sens des mots saura apprécier l’effet apaisant de votre voix. Respectez également l’intimité de l’enfant. Ne dites pas devant tout le monde : Oh, ça sent le caca, tu ne sens pas bon ! Un adulte n’aimerait pas qu’on dise cela de lui, pourquoi un enfant l’aimerait-il ?
Préparez l’enfant
Changer la couche signifie aussi pour l’enfant interrompre un jeu ou arrêter ce qu’il est en train de faire. Les enfants n’aiment pas les transitions, aussi minimes soient-elles. Il est donc important de préparer son enfant.
Mes conseils : Expliquez à votre enfant (même s’il ne parle pas encore) pourquoi il est important de changer une couche sale (Vraiment, je vous assure, il n’y voit aucun intérêt !). Pour faciliter la transition, prévenez-le 5 minutes avant que vous allez le changer et que vous lui laissez du temps pour terminer son jeu. Vous pouvez lui offrir le choix : Veux-tu te changer maintenant ou dans 5 minutes ?
Faites participer l’enfant
Les enfants sont un peu obligés de subir cette procédure souvent désagréable dont ils ne voient pas l’intérêt car, très honnêtement, une couche pleine ne les dérange absolument pas. Autre raison des protestations, un enfant en bas âge, par définition actif, déteste rester passif et sans action.
Mes conseils : Pour faciliter le change, vous pouvez faire participer l’enfant. Parlez-lui, demandez-lui de tenir la couche propre, de sortir les lingettes ou de vous passer les cotons. Soyez créatif, le but est de tenir votre enfant occupé et d’éviter qu’il ne s’ennuie.
Soyez flexible et variez les lieux de change et les positions
Au fur et à mesure que l’enfant grandit, il devient plus actif et apprécie de moins en moins la position allongée. Soyez flexible. Il n’y a pas de position idéale pour changer votre bébé. Il y a certes des positions plus confortables pour les parents, mais l’acteur principal du rituel est l’enfant. Nous devons créer pour lui les conditions qui lui permettront d’apprécier ou du moins d’accepter ce moment.
Mon conseil : Si votre bébé n’aime pas la table à langer, vous pouvez essayer de le changer sur son tapis de jeu, dans la position à quatre pattes, couché sur le ventre ou même debout.
Transformez le change en un moment de joie et de plaisir
Certains enfants développeront très tôt des émotions négatives autour de ce rituel. Pour les aider à changer de comportement au moment du change, changez avant tout votre propre attitude.
Mon conseil : Chantez, racontez des histoires, commentez vos gestes de manière drôle et ludique. Faites rire l’enfant, amusez-le. Soyez détendu et essayez d’avoir suffisamment de temps à votre disposition pour ne pas stresser et pour ne brusquer ni l’enfant, ni vous-même. Le but est que l’enfant commence à associer ce moment avec des émotions positives.
Par Elena Goutard, Coach parental
Coach parental, diplômée en psychologie du développement de l’enfant et maman de 4 garçons, Elena accompagne les familles dans son cabinet et à distance.
Elle aide les parents qui rencontrent des dysfonctionnements dans leur vie familiale, mais également ceux qui aspirent à une vie de famille plus sereine et souhaitent éduquer leurs enfants avec respect et bienveillance.
Elle publie régulièrement des articles sur la parentalité, l’éducation, le développement de l’enfant et de l’adolescent, les émotions de l’enfant, les défis de la parentalité à l'ère digitale, le burn-out parental et la surcharge mentale
des parents.
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